Mon enfant ne m’écoute pas, j’ai tout essayé!

Aujourd’hui, dans ce nouvel article, je m’adresse à toutes les personnes qui ce sont déjà dit des centaines de fois « mon enfant ne m’écoute pas, j’ai pourtant tout essayé, je n’arrive pas à le faire coopérer! »

Quand votre bambin commence à se déplacer et à toucher à tous les objets de la maison, de 12 à 18 mois, l’adulte et l’enfant commencent à dire « non »! Les parents, en réalité, « entrent dans cette période du NON » bien avant les bambins!

Qu’il s’agisse simplement d’une règle de vie ou d’un interdit que vous posez afin de répondre au besoin de sécurité de l’enfant, il n’est pas toujours facile de savoir comment réagir face à un enfant qui transgresse la règle.

Si un enfant de moins de trois ans ne vous écoute pas quand vous lui parlez, s’il ne fait pas ce que vous lui demandez et qu’il coopère peu à votre goût, alors cet article est fait pour vous.

Pourquoi mon enfant ne m’écoute pas?

Le cerveau du jeune enfant est immature. De ce fait, il n’est tout simplement pas encore trop en capacité de répondre exactement ce qu’on attend de lui. Cela lui est très difficile car il n’est pas encore bien câblé pour y parvenir. Je vais vous expliquer cela plus en détail tout au long de cet article et je vous donnerais aussi des pistes d’actions pour que les enfants puissent davantage vous écouter et répondre à vos demandes et coopérer.

L’enfant ne traite pas la négation avant deux ans.

Le cerveau du jeune enfant de moins de deux ans n’est pas capable de traiter la négation comme nous l’explique si bien Isabelle FILLIOZAT, psychologue de renom, dans son livre « J’ai tout essayé ».
AH LE RELOU! Me diriez-vous 😉

En effet, quand vous lui donnez une consigne tel que « ne mange pas ce gâteau », il comprend alors « mange ce gâteau ». Voilà pourquoi, vous avez régulièrement le sentiment qu’il fait le contraire de ce que vous lui avez demandé. De plus, comme le bambin vous regarde en souriant en même temps, vous avez l’impression qu’il le fait exprès pour tester les limites et qu’il vous nargue.

En réalité, il ne s’agit ni d’une provocation, ni de vous défier, mais simplement d’une incapacité qu’il a de traiter une information comportant une négation dans la phrase.

Voilà pourquoi je vous invite plutôt à simplifier la vie à l’enfant en lui disant plutôt ce que vous attendez de lui plutôt que ce que vous ne voulez pas qu’il fasse.

Ainsi quand vous fixez une règle à un enfant, dites-lui par exemple, « j’aimerais que tu laisses cet objet à sa place, s’il te plaît, il est fragile et j’y tiens beaucoup, ok? Je compte sur toi. » Plutôt que  » NON, ne touche pas cet objet, je ne veux pas que tu le casses! » Cela évitera, alors, un tant soit peu, qu’il fasse naturellement tout le contraire de ce que vous lui aurez dit à l’instant même, vous l’aurez compris!!

Par ailleurs, l’enfant vit dans le présent et n’est pas encore en capacité de retenir la consigne que vous lui avait donnée. Inutile alors d’imaginer qu’il s’en souviendra quelques heures après ou le lendemain.

Aussi, malgré son désir de vous faire plaisir, il ne peut encore inhiber ses impulsions à partir de sa seule décision.

L’enfant n’est pas encore capable d’inhiber ses gestes

Dans le cerveau des enfants de moins de quatre ans, les zones des impulsions et de l’inhibition ne sont pas encore bien connectées.

Cela signifie que l’enfant ne parvient pas encore à maîtriser les pulsions qui le poussent à agir. Il est très difficile pour lui de contrôler son corps et ce qui le met en mouvement pour aller vers quelque chose. Aussi, son cerveau n’est pas encore suffisamment mature pour être en capacité de contrôler ses gestes et ses mouvements. Ainsi, il est difficile pour l’enfant de s’empêcher d’agir, d’arrêter ou de retenir ses gestes.

Ainsi, jusqu’à quatre ans, l’enfant a parfois des attitudes et des gestes qu’il n’arrive pas encore à contrôler par lui-même. Aussi, ses actes peuvent être involontaires.

L’enfant n’est pas encore capable d’intégrer une règle avant trois ans

Sachez aussi qu’avant trois ans, un enfant n’est pas vraiment en capacité d’intégrer une règle ni de la conceptualiser. Par ailleurs, Il n’est pas encore en mesure de retenir longtemps une information. Et quand il commencera à le faire il lui sera difficile de faire plus d’une action à la fois car son cerveau n’est pas encore capable d’intégrer plus d’une information ou d’une idée à la fois.

Comment accompagner mon enfant quand il ne m’écoute pas pour qu’il coopère?

Je vais maintenant vous donner des pistes d’actions pour vous aider à intervenir au mieux auprès des enfants lorsqu’ils font quelque chose que vous ne voulez pas qu’il fasse.

J’aménage l’espace dans lequel il évolue

Je vous conseille d’aménager votre espace de façon à le sécuriser et pour qu’il soit adapté à l’enfant. Mettez par exemple en hauteur et hors de la vue de l’enfant des objets fragiles ou auxquels vous ne voulez pas qu’il ait accès. Mettez à sa disposition des objets qu’il a le droit de manipuler sens restrictions.

Je dis « STOP » plutôt que « NON » quand mon enfant ne m’écoute pas

stop! arrête toi!

Saviez-vous aussi qu’un enfant de un an touche à tout sans avoir conscience du danger ou de ce qui lui est permis ou pas?

Et pourquoi touche t-il à tout ce qu’il trouve autour de lui? Eh bien, tout simplement, parce que cela fait partie du développement normal de l’enfant.

Et oui! Dès qu’il commence à se déplacer, l’enfant s’en va découvrir librement le monde qui l’entoure. Il est en pleine quête d’autonomie. Et découvrir le monde, cela passe par l’explorer avec ses 5 sens dont la vue, le toucher. Alors oui, l’enfant touche à tout! Et comme je vous en ai parlé ci-dessus, il n’est pas encore en capacité d’inhiber ses gestes, ni de traiter la négation.

Alors, pour palier à cela je vous invite à dire « STOP » à l’enfant plutôt que « NON ». Vous verrez, ce mot est bien plus efficace et plus clair pour les tous petits.

Vous pouvez l’accompagner d’un signe, en avançant par exemple la paume de votre main vers l’enfant en resserrant les doigts comme pour faire barrière.

stop


Aussi, vous pouvez aussi frapper la tranche de votre main, perpendiculairement, contre la paume de l’autre main en vous mettant face à l’enfant.

Quand vous dites « STOP », cela permet d’interrompre le mouvement de l’enfant sur un ton impératif. Ensuite, expliquez à l’enfant pourquoi vous lui demandez d’arrêter son geste ou son action avec des mots simples.

Sachez aussi que l’enfant n’intégrera pas immédiatement une nouvelle règle ou un interdit. Et il n’est d’ailleurs pas encore en mesure de la retenir. Voilà pourquoi, il la transgressera quelques fois encore.

Aussi, l’enfant a besoin de vérifier que ce que vous lui dites un jour, et valable le lendemain. Cela le rassure et lui donner des repères clairs, fiables et constants.

J’interviens physiquement quand mon enfant ne m’écoute pas

Quand l’enfant fait quelque chose que vous ne voulez pas qu’il fasse, je vous invite à intervenir alors physiquement. Ainsi, vous parviendrez plus facilement à ce que votre enfant vous écoute.

Afin de réussir à capter l’attention de l’enfant, approchez-vous de lui et mettez-vous à sa hauteur en vous mettant à genoux ou accroupi par exemple. Puis regardez-le dans les yeux. C’est seulement à ce moment-là que vous parviendrez à vous connecter à lui et que vous obtiendrez son écoute.

Vous pourrez alors lui montrer ou lui dire ce que vous attendez de lui. Cela vous permettra aussi d’accompagner l’enfant dans ses découvertes dans de bonnes conditions.

Quand un enfant tape par exemple un autre enfant, commencez donc par vous approcher vous de lui en vous mettant à sa hauteur. Puis, dites-lui par exemple d’une voix douce et d’un ton ferme  » c’est interdit de taper, ça fait mal! Si tu es en colère, tu peux essayer dire les choses avec des mots« .
Vous pouvez aussi lui proposer par exemple de taper dans un coussin quand il sent la colère monter en lui.

Je lui montre l’exemple et je lui propose des alternatives

C’est en lui montrant l’exemple de ce qu’il peut faire ou pas, et de ce que vous attendez de lui que vous lui permettrez d’interagir de façon adaptée dans le monde qui l’entoure. Aussi, en plus des explications, l’enfant a besoin que vous lui donniez des alternatives et des leviers pour qu’il puisse savoir comment agir d’une façon plus adaptée.

Samuel, depuis qu’il est tout petit, est attiré par nos plantes ou par les fleurs, et a envie de les toucher. Il adore explorer et manipuler tout ce qui est en lien avec la nature. et c’est tout à fait normal! Comme beaucoup d’enfants, il lui est déjà arrivé d’arracher les fleurs d’une jardinière ou les tiges d’une plante de la maison.

A force de lui dire qu’une plante est un être vivant, que son rôle à lui est d’en prendre soin et de lui expliquer comment faire, nous sommes parvenus à le responsabiliser face à cela. A quatre ans, désormais, il a réussi à intégrer ce que nous attendions de lui. Aujourd’hui il va les arroser, il les observe, et il est capable de repérer lorsque la tige d’une plante est morte. Il sait aussi que cela lui donne alors le droit de la retirer.

Aussi, le fait de le guider physiquement et d’orienter son corps dans la direction que vous souhaitez qu’il prenne l’aidera davantage à intégrer ce que vous lui demandez. De plus, l’enfant apprécie particulièrement le fait de pouvoir exercer son corps et de le mettre en mouvement.

Ce qu’il faut retenir

Avant 2 ans, le cerveau de l’enfant étant immature, il ne sait pas encore traiter la négation, ni inhiber ses gestes. Par ailleurs, il n’est pas encore capable d’intégrer des règles, même les plus simples. Afin d’accompagner au mieux l’enfant, je vous invite à aménager et à adapter l’espace dans lequel il évolue. Aussi, dites-lui « stop » plutôt que « non » et intervenez physiquement auprès de lui quand il transgresse une règle, ou du moins lorsqu’il fait quelque chose qui peut le mettre en danger ou qu’il n’a simplement pas le droit de faire. Enfin, donnez-lui l’exemple et proposez-lui des alternatives ou des leviers pour qu’il puisse adapter ses actions.

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18 commentaires

  1. Marie a dit :

    Bonjour, merci pour cet article détaillé. Je vois que tu as plein d’autres articles intéressants. J’ai hâte de lire tous ça ! Merci

    1. Merci beaucoup Marie pour ton commentaire!

  2. Cédric Gautier a dit :

    Quand on comprend qu’il faut éduquer les enfants avec leurs visions du monde et grâce à leurs capacités , d’un coup , tout devient plus simple en effet 😉 .. . Les livres de Filiozat dans ce sens (et d’autre ) m’ont permis de m’occuper avec tranquilité de mon garcon lorsqu’il était petit et encore aujourd’hui , à 8 ans , je profite d’un ptit homme détendu et cool / / / La vie de papa facilitée 🙂 https://je-suis-commercant.fr/methode-aida/

    1. Bonjour Cédric, en effet, tout est plus facile quand on parvient à se mettre à la place de l’enfant et quand on veut bien voir le monde comme lui il le voit. Cela permet vraiment aux adultes de mieux le comprendre et cela nous aide aussi, je trouve, à développer de l’empathie à son égard.

  3. sandysportfacile a dit :

    Mince, je suis effectivement dans la phase du « non », je m’en rend compte! Merci pour ces conseils, j’essaierai de m’en souvenir à la prochaine bêtise de mes bambins. A 3 et 5 ans, certains chapitres de cet article conviennent parfaitement à ma problématique actuelle. Merci pour ces éclaircissements, et bonne continuation.

    1. Bonjour, contente que mes conseils puissent vous servir et vous aider. Merci à vous pour ce partage.

  4. Vincent a dit :

    Bonjour Aline, merci pour cet article très complet. J’adhère à 100% sur le fait de se mettre à la hauteur de l’enfant et d’essayer de voir le monde à travers ses yeux et son niveau de maturité. En fonction de son âge, on ne peut attendre de lui des réactions qu’il n’est tout simplement pas capable d’avoir !

    1. Merci Vincent pour ton retour. Et oui, c’est tellement plus facile de communiquer avec l’enfant quand on se met à sa hauteur et qu’on le regarde dans les yeux pour s’adresser à lui. Aussi, en effet, son cerveau est encore très immature quand il est petit et il lui est alors impossible de gérer ses émotions et d’avoir les réactions que nous attendons de lui. C’est très juste.

  5. Ah, ça fait du bien de lire cet article. Tellement déculpabilisant de mieux comprendre le fonctionnement des petits. Mon plus jeune a maintenant 7 ans, mais je retiens quand même le stop au lieu du non. J’ai remarqué que ça l’arrête net dans son élan vers une bêtise alors que le « non » le fait encore hésiter avant de s’arrêter.
    Merci pour toutes ces pistes simples et la clarté des explications associées.

    1. Merci pour votre partage d’expérience et contente que cet article puissent vous aider à mieux comprendre certaines réactions que les enfants peuvent avoir.

  6. Merci pour ton article qui est plein de bon sens 😉 !

    1. Merci Alice, ravie qu’il te plaise.

  7. Cet article me parle tout particulièrement car ma compagne et moi sommes les heureux parents d’un petit garçon de 14 mois. Il faut que je teste le « stop » parce que j’ai tendance à lui dire « non ». En plus, il a la manie de mettre en bouche tout ce qu’il trouve à sa portée. Et l’expression « dévorer un livre » prend tout son sens avec mon fils qui a déjà abimé quelques livres avec ses petites dents lol! Merci pour cet article très intéressant 😉

    1. Merci à vous Greg pour ce partage et pour votre retour! Je vous comprends complètement car nous traversons aussi cette phase pas facile avec notre petit Nathan de 16 mois. Les enfants découvrent le monde qui les entoure, avec beaucoup d’enthousiasme d’ailleurs, avec leur bouche et avec leurs mains. Alors, pas facile de les arrêter dans leur élan!

  8. Merci pour ce super article ! Il tombe à point nommé… avec ma petite de 15 mois !
    Bonne journée !

    1. Merci Nathalie! Contente que mes conseils puissent vous aider.

  9. endlessriviera a dit :

    Merci beaucoup ! Voilà en effet des informations très complémentaire de notre article sur les affirmations positives !

  10. Avec plaisir! Et oui, ce qui est valable pour les enfants, l’est aussi finalement pour les adultes!

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